Des intervalles prolongés entre les injections : plusieurs options
Différentes approches permettent de prolonger les intervalles entre les injections en cas de DMLA néovasculaire ou d’œdème maculaire diabétique (OMD). Des études l’ont établi et ont éveillé un vif intérêt lors des grands congrès.
Option : dose accrue, intervalle allongé
Le Prof. Paolo Lanzetta (Udine, I), a présenté lors du congrès de l’EURETINA la phase 2 de l’étude CANDELA menée avec 8 mg d’aflibercept (autorisé : 2 mg) dans la DMLAn. Lors du congrès de l’AAO, les résultats des études de phase 3 à trois bras PULSAR (sur 48 semaines, 1009 patients atteints de DMLAn) et PHOTON (658 patients atteints d’OMD) ont déjà été divulgués. À la posologie de 8 mg, 89% des patients (OMD) et 77% des patients (DMLAn) ont atteint des intervalles d’injection de 16 semaines, pour une efficacité et une sécurité comparables (non inférieures) au bras de contrôle (2 mg). Environ 80% des patients ont conservé cet intervalle prolongé par la suite. Dans le bras 8 mg, un assèchement plus important était déjà observé après la phase de charge. Les critères d’évaluation de l’étude étaient atteints après un an. Les données à 60 semaines et à deux ans sont encore attendues.
Option : inhibiteur du VEGF d'action prolongée
Aucune comparaison directe de la durée d’action du brolucizumab (BRO) et de l’aflibercept (AFL) n’a été effectuée lors des études d’homologation du BRO. L’étude comparative TALON a permis de comparer les intervalles d’injection de BRO et d’ALF dans le cadre d’un schéma Treat-and-Extend en cas de DMLA néovasculaire (DMLAn). Peter Kertes, de Toronto, a présenté les résultats intermédiaires à 32 semaines (critère d’évaluation principal atteint après 64 semaines).
Après randomisation 1:1, les patients présentant une DMLAn recevaient 4 doses de charge, puis étaient répartis, en fonction des résultats, en deux bras, dans lesquels l’intervalle entre les injections était soit prolongé, soit raccourci, par étapes de 4 semaines. L’intervalle le plus long était de 16 semaines, le plus court, de 4 semaines, selon le protocole.
Après 32 semaines, l’intervalle le plus long possible selon le protocole était de 12 semaines. Après l’introduction de l’Urgent Safety Measure pour le brolucizumab, l’étude a été arrêtée pour tous les patients ayant un intervalle de quatre semaines. Leur suivi thérapeutique s’est poursuivi selon le traitement standard. Les intervalles d’injection étaient de 12 semaines pour 38,5 % et 19,8 % (BRO/AFL) des patients, de 8 semaines pour 35,8 % vs 39.9%, et de 4 semaines pour 25,7% vs 40,2% des patients ; (p < 0,0001).
Option : anticorps bispécifique
Tous les congrès importants concernant la rétine ont parlé cette année des études sur le faricimab. Les résultats à deux ans en cas de DMLA néovasculaire ont été présentés au congrès de l’ASRS. Lors du congrès de l’EURETINA, Holz a exposé les données à deux ans des études TENAYA et LUCERNE, sur le plan de l’efficacité, de la sécurité et de la durabilité.
Les données en conditions réelles de l’étude TRUCKEE, qui analyse l’utilisation du faricimab dans la pratique quotidienne sans être sponsorisée par l’industrie, ont soulevé un grand intérêt, tant durant le congrès de l’EURETINA que celui de l’AAO où des nouveaux chiffres ont été présentés.